Interstice est une série qui prend place dans un batiment emblématique de Grenoble : l’ancien couvent des Minimes. Dans cette série je ne se contente pas de photographier un lieu, je l’habite et le métamorphose. En transformant des pièces abandonnées du Minimistan en cameras obscuras géantes, je cherche à brouillee la frontière entre dedans et dehors. Mon approche révèle un dialogue entre l’architecture oubliée et le monde extérieur. Le corps nu devient une surface sensible, captant les projections lumineuses et prolongeant l’empreinte du passé. Par cette immersion, je questionne la porosité entre mémoire et présence, entre espace et temps, entre fantômes et vivants.
« J’abandonne en bas les rumeurs et les voix,
L’odeur du café s’éloigne déjà de moi,
Les marches m’entraînent où le temps s’est figé,
En haut de l’escalier, sommeille une porte fermée.
c’est l’étage d’un café, une aile abandonnée
Dégout, espoir, imaginaire, tout se mêle à la crainte
La poussière se détache, ma main est une empreinte
Le présent, le passé, tout est là compressé.
Un couvent, un foyer, douces voix murmurées. »
Exposition de la série « Interstices » du 29 mars au 29 juin à la Galerie Hautes Lumières du Minimistan, à Grenoble.